POURQUOI LA FINANCE DE MARCHE NE POURRA PLUS SE PASSER DE LA BLOCKCHAIN ?
Chez FineDigit, en tant que spécialiste de la finance de marché, nous le savons bien, le secteur bancaire est LE secteur qui observe avec le plus d’acuité et de curiosité les évolutions liées à la Blockchain. C’est également celui qui est le plus susceptible d’être concurrencé ou disrupté, mais c’est surtout celui qui a le plus à gagner en adoptant et maîtrisant, pour de bons usages la technologie blockchain pour de bons usages.
Certes, les banques existeront toujours, peu importe l’avenir radieux (ou non…) des crypto-monnaies, il est indispensable pour le secteur d’adopter la blockchain afin de prévenir l’arrivée de ces fameux “game changer” plus rapides et plus agiles et dont le modèle d’affaire sera construit “par design” autour de la blockchain.
Fort de notre expérience dans la haute finance, nous avons décompté 4 activités qui doivent, et peuvent profiter des avantages compétitifs liés à la maîtrise de la Blockchain.
Les transferts internationaux :
Le paiement est bien entendu l’activité à laquelle, chacun pensera en premier lieu, eu égard évidemment à l’émergence du Bitcoin et des crypto-monnaies. Pour le secteur bancaire, et notamment les banques centrales, l’idée serait de créer une crypto-monnaie “propriétaire”, c’est aujourd’hui la position qu’a adoptée la première banque américaine : JP MORGAN-CHASE (lire l’article). JP MORGAN n’a pas créé une crypto monnaie en tant que telle pour concurrencer le bitcoin, l’etherium … Mais une crypto indexée sur le dollar dont la finalité est de fluidifier et d'accélérer les transferts internationaux en toute sécurité.
Les systèmes traditionnels de transaction peuvent aujourd’hui mettre jusqu’à deux ou trois jours, là ou le JPcoin permettra d’effectuer une transaction en devise internationale quasiment en temps réel (d'après les tests internes réalisés). L’usage de cette crypto est aujourd’hui réservée exclusivement aux transferts internes et à quelques clients institutionnels.
Il faut noter qu’avant JP MORGAN, des start-ups comme TransferWise ou Worldremit avaient développés des solutions de virement internationaux axées sur la blockchain, permettant certes de réduire le coût des virements (traditionnellement autour de 4 euros) mais également la durée de traitement du transfert qui pouvait prendre plus d’une semaine. Il appartient désormais aux banques de prendre le bon train et de suivre l’exemple de JP Morgan.
Les contrôles d’identité :
La vérification d’identité demeure aujourd’hui un enjeu majeur pour les banques. La législation française a récemment évolué pour obliger les acteurs à contrôler la provenance des fonds. Cette pratique mondialisée est connue sous le nom de “knowyourcustomer” ou KYC, le but étant bien entendu d’éviter le blanchiment d’argent issu d’activités illicites. L’idée d’un registre unique a fait son chemin mais, il n’a jamais été utilisé pour des raisons évidentes liées à la sécurité. Le renforcement du devoir de contrôle par les banques impliquant que la confidentialité des données soit irréprochable, que pourrait donc apporter la blockchain ?
D’une part, pour les banques, elle permet de réduire considérablement les coûts de vérification d’identité grâce à un système au fonctionnement plus simple et surtout bien plus sécurisé. En effet, la blockchain grâce à son principe de “mining” est par design un système infaillible, ainsi les coûts liés à la sécurisation des données se trouvent ipso facto drastiquement réduit.
Selon les principes propres à la Blockchain, un registre serait distribué et potentiellement consultable par toutes les parties y ayant un intérêt. Ce qui mettrait fin au système centralisé propre à une banque, en conséquence de quoi un individu ne pourra pas avoir de “double-identité bancaire”, c’est à dire un comportement irréprochable dans une banque X et des activités plus discutables dans une banque Y qui couvrirait des business plus opaques.
Le financement du commerce international :
Dans le monde du commerce international, existe le crédit documentaire, un document papier indispensable pour permettre une transaction entre un importateur et un exportateur. Or le document source pour l’obtention du crédit documentaire est une facture, contrat d’assurance…donc du papier. La procédure de validation est donc longue (signature, contre signature, contrôle de la marchandise, paiement…) et de nombreuses personnes doivent accéder à l’information de la manière la plus sécurisée possible.
Comme l’a prouvé la startup Wise avec la Barclays, grâce à une technologie blockchain au point c’est la fin du papier, les vérifications et les paiements deviennent instantanés, tout le monde peut avoir accès en même temps à la même information, depuis n’importe où.
Le challenge pour généraliser ce concept restera évidemment de réunir un large panel d’acteurs et de banques pour que le registre soit le plus important et le plus conséquent possible.
Les procédures de compensation et de règlement - livraison
La compensation permet à la banque ou à l’institution financière de recevoir les actifs correspondant aux transactions réalisées entre acteurs sur les marchés financiers. La procédure de règlement-livraison permet la remise (ou livraison) d’un titre contre paiement après négociation d’un deal financier. Ils s’agit donc d'opérations “post deal” plus connues sous l'appellation d’opération de Back Office effectuées quotidiennement par les acteurs de la finance de marché.
Or, cette activité lucrative pour la banque (puisque liées aux opérations de marché) coûte extrêmement paradoxalement cher. Notamment, encore une fois, en raison des coûts liés aux traitements et évidemment à la sécurisation des transactions.
La technologie blockchain pourrait révolutionner ce secteur de l’activité bancaire. En effet, la validation d’une transaction peut prendre plusieurs jours en raison de la vérification des données. Ce délai pourrait être considérablement raccourci grâce à la blockchain, la vérification et le processus de validation plus ou moins manuel, deviendrait obsolète avec la blockchain, ce qui générera un gain de temps et d’argent considérable.
Si nous avons connaissance de projets en cours de développement, ils seront probablement long à mettre en oeuvre, en partie en raison des conséquences sociales et de réduction de personnel qu’ils pourraient engendrer.
Pour toute question Hervé Bonazzi notre spécialiste blockchain se tient à votre disposition.